Votre éducateur vous a dit que votre chien est dominant et qu’il n’y a rien à faire ? Vous culpabilisez parce qu’il mange parfois avant vous, parce qu’il monte sur votre lit, ou pire … parce qu’il passe la porte en premier ?
Respirez profondément et regardons ensemble pourquoi vouloir dominer son chien n’a que peu de sens.
A l’origine, la dominance sociale est une théorie éthologique utilisée pour parler de la gestion des conflits dans le cadre de certaines espèces vivant en groupe. Le but de cette théorie était donc de permettre aux scientifiques de décrire les interactions au sein d’un groupe de même espèce et d’en prédire les résultats.
Il est également important d’insister qu’il n’a pas été question de décrire les interactions entre différentes espèces.
Du coup, il serait mal venu de regarder les interactions hommes-chiens au travers du phénomène de dominance.
Le concept de dominance au sein de nos foyers vient de la comparaison entre le chien et le loup. Cette comparaison est basée sur l’ancien éthogramme du loup étudié en captivité. Seulement, cet éthogramme n’est plus d’actualité comme l’ont démontré Mech et ses collaborateurs dans leur étude de 2003.
Malgré tout, il est encore largement supposé que les interactions sociales des deux espèces sont très similaires, notamment lorsqu’on s’intéresse au système hiérarchique. Or, les meutes de chiens ne semblent pas du tout adopter le système hiérarchique des loups. En réalité, il est même très difficile de détecter une forme de hiérarchie au sein d’un groupe de chiens domestiques.
N’oublions pas non plus que les interactions entre chiens sont généralement contrôlées de près par les hommes. C’est d’ailleurs encore plus évident lorsque l’on se penche sur les interactions entre l’homme et le chien.
Au regard de ces différents éléments, il n’y a donc pas de réelle raison de vouloir dominer son chien. En revanche, ça ne veut pas dire qu’il ne doit pas être éduqué !
En fait, un des plus gros problèmes de cette notion de dominance est qu’elle soit passée du langage scientifique au langage de la vie de tous les jours. Pourquoi ? Parce que nous ne parlons plus du tout de la même chose de la même façon. Cette dérive nous amène à l’étiquetage abusif des comportements de nos amis à quatre pattes.
En catégorisant un chien comme étant dominant, nous tendons à interpréter le reste de ses comportements comme étant une preuve de cet état, alors qu’en réalité le chien dit dominant est juste mal éduqué et peu sociable. Un chien bien éduqué et bien dans sa peau ne montrera pas de signes d’agressivité envers les personnes et les chiens composant son environnement.
Plus encore, cette mauvaise interprétation du comportement du chien est particulièrement dangereuse car elle peut mener vers deux choses :
Savoir si un chien est dominant ou pas n’est pas un problème en soi. Le plus important est que vous puissiez vous sentir bien avec votre chien, que celui-ci soit éduqué et que vous puissiez adapter la relation de la façon la plus saine possible.