Faire le choix d’une éducation bienveillante et amicale

Il y a environ 2 ans, l’association « One voice » a effectué une enquête dans plusieurs centres d’éducation canine et de dressage. Le constat est sans appel. Beaucoup trop d’écoles utilisent et enseignent encore régulièrement des techniques brutales de dressage: pendaison, cris, coups, utilisation de collier étrangleur et /ou de tortacus.

Et pourtant, d’autres méthodes existent. Venues majoritairement des pays anglo-saxons, elles ont des fondements scientifiques et se basent principalement sur le renforcement positif. Petit à petit, elles se développent chez nous mais semblent peiner à s’imposer complètement. Pourquoi ? Y recourir demande une remise en question de nos habitudes et les résistances au changement sont innombrables.

Cependant, fort heureusement, les mentalités changent et les méthodes bienveillantes et respectueuses font leurs preuves. Beaucoup de propriétaires de chien n’acceptent plus de suivre aveuglément des consignes venues d’un autre âge et refusent d’infliger à leur compagnon canin des « coups de sonnette », des « coups de genou», des « plaquages au sol » et « lancers de bidon ». En quête d’autres méthodes, ils sont de plus en plus nombreux à se tourner aujourd’hui vers l’éducation bienveillante

Pourquoi éduquer son chien avec bienveillance ?

Une relation basée sur la confiance offre bien des avantages :.
• L’éducation bienveillante permet de créer un lien sain et solide entre deux partenaires.
• L’éducation bienveillante respecte l’animal dans son apprentissage.
• L’apprentissage est plus rapide.
• L’apprentissage est mieux intégré sur le long terme.
• L’éducation bienveillante génère moins de stress chez le chien et son propriétaire.
• L’éducation bienveillante permet d’éviter de nombreux accidents de morsure.
• L’éducation bienveillante permet au chien (et à son propriétaire) de s’épanouir dans une relation respectueuse de chacun.

De récentes études sur la cognition et le comportement animal ont démontré que le chien peut être altruiste et a une vie émotionnelle similaire à la nôtre. En Belgique, le chien vient d’ailleurs de changer de statut : de simple meuble, il est devenu un être vivant doué de sensibilité. Mais le chemin est encore long.

Éduquer son chien avec bienveillance, ce n’est pas l’amadouer avec quelques bonbons ou le leurrer avec une friandise devant le nez pour le faire s’asseoir. Cela implique une vraie remise en question de la relation maître-chien. Et il est difficile pour certains de renoncer aux vieilles idées reçues telles que les concepts de dominant /dominé ou de chef de meute. De nombreuses personnes font manger leur chien après eux ; non pas parce que cela leur convient mais simplement parce qu’on leur a fait croire que le « chef de meute », en l’occurrence eux, doit manger en premier. Combien de personnes se privent de caresser leur chien, de le laisser monter sur le divan, de se laisser lécher la main parce qu’on leur a fait croire que leur chien convoite la place de « chef de meute » ? Pourtant, depuis plus de 30 ans, d’éminents scientifiques (éthologistes, biologistes, comportementalistes, anthropologues, …) sont unanimes et ont démontré que l’étude effectuée dans les années 1940 sur un groupe de loups vivant en captivité et à l’origine du concept de dominance et de chef de meute est erronée.

Pour éduquer son chien de manière respectueuse et bienveillante, il faut prendre le temps de le comprendre, d’apprendre et intégrer les codes sociaux canins. Nous devons bien cela à notre meilleur ami !

 

Christiane Reniers
Educateur canin, comportementaliste, naturopathe